La 5G et l’IA pour des villes plus sûres

A l’heure où les villes font face à des défis complexes en matière de sécurité, Securitas, Orange Belgium et Robovision unissent leurs forces dans le cadre du projet de recherche ‘Une ville intelligente est une ville en sécurité’. Ce projet soutenu par le gouvernement fédéral entend étudier comment la 5G et l’IA peuvent contribuer à une société plus sûre.

Le projet de recherche s’inscrit pleinement dans l’approche ‘remote first’ de Securitas. L’entreprise associe des services de gardiennage à des technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle (IA). Peter Vermaelen, Senior Project Manager chez Securitas Technology Belgium, présente cette approche : "Plus de 90 % des collaborateurs Securitas dans le monde sont des agents de gardiennage. Nous voulons les doter d’une technologie qui rend leur travail plus sûr. L’association de la 5G et de l’IA nous offre une multitude de nouvelles opportunités."

Les défis de sécurité en ville

L’étude s’articule autour de trois projets pilotes. L’un d’eux consiste à associer la 5G à l’IA pour analyser des images vidéo. "Nous étudions la manière d’utiliser les images issues de caméras mobiles pour localiser les bagarres et les dépôts sauvages, et pour mieux analyser les foules", explique Peter Vermaelen. "La 5G nous permet de passer d’instantanés à une vidéosurveillance en continu. En associant cette vidéosurveillance aux modèles d’IA de notre partenaire Robovision, nous sommes en mesure de détecter immédiatement les situations suspectes et d’intervenir plus rapidement. Un opérateur est par exemple averti d’une bagarre avant qu’elle dégénère : il peut donc envoyer des agents à temps. De la réactivité à la proactivité."

Un deuxième projet étudie le potentiel de la 5G pour les communications critiques via le push-to-talk. "Les services de secours et les forces de l’ordre doivent toujours être en mesure de communiquer en situation d’urgence, même si tout le monde téléphone ou envoie des vidéos pendant un festival ou un match de football", explique Peter Vermaelen. "Grâce à une tranche 5G, nous disposons d’un réseau privé qui nous garantit la bande passante et la faible latence. Ce réseau permet aux secouristes d’entrer en communication en appuyant simplement sur le bouton d’un portophone, dans n’importe quelle situation d’urgence. Et grâce au Push-to-X, ils peuvent aussi transférer des données telles que des images et des cartes."

Le troisième projet consiste à utiliser la 5G pour diffuser en streaming les images provenant des dashcams et des bodycams des policiers. Peter Vermaelen explique que les images des bodycams des policiers ne sont actuellement utilisées qu’a posteriori : "Grâce à la 5G, les policiers pourront transmettre des images au centre de commandement ou à d’autres équipes de terrain pendant leur patrouille. De quoi se faire une idée immédiate de la situation, gage d’une meilleure coordination et d’une réaction plus rapide."

Les garanties qu’offre une tranche 5G

La 5G joue un rôle crucial dans le cadre de tous ces projets, car elle permet de réserver une tranche du réseau. Peter Vermaelen en rappelle l’importance : "Nous accordons une priorité absolue à la sécurité. Nous gérons les systèmes de sécurité des clients, ce qui requiert la plus grande attention. Nous avons donc réservé une tranche du réseau 5G, avec une connexion directe par fibre optique entre notre centre de données et celui d’Orange Belgium." La large bande passante de la 5G joue aussi un rôle clé dans le cadre des projets pilotes. "Les modèles d’IA de Robovision tournent dans notre centre de données et analysent en continu les images transmises par les caméras dispersées sur le réseau", explique Peter Vermaelen. "Ces images ne doivent évidemment pas être saccadées si nous voulons pouvoir détecter rapidement les situations suspectes."

Peter Vermaelen jette un regard positif sur la collaboration avec Orange : "Le courant est passé dès le début. Nos travailleurs disposent d’une grande expertise technique dans le domaine des communications critiques et des radiotechnologies telles qu’ASTRID. Les formations spécifiques sur la 5G dispensées par Orange l’an dernier nous ont également apporté la spécialisation technique nécessaire. La mise en œuvre finale et l’intégration entre les réseaux se sont donc déroulées sans encombre."

Securitas a effectué différents tests au sein de l’Orange 5G Lab d’Anvers, destinés à simuler le fonctionnement des applications dans chaque situation. "Nous avons notamment testé le transfert des images des bodycams pendant les déplacements", précise Peter Vermaelen. Les dashcams doivent encore être testées. "Si une voiture de police poursuit un suspect sur l’autoroute et diffuse les images de la dashcam en streaming via la 5G, il faudra passer d’une antenne à l’autre quand la voiture se déplacera entre différentes cellules du réseau. Cette transition devra se faire en toute fluidité, sans qu’aucune image se perde."

Clients potentiels

D’après Peter Vermaelen, le projet de recherche a mis en lumière deux points d’attention : "Premièrement, les dashcams et les bodycams ne sont actuellement autorisées que dans la police, mais elles seraient aussi utiles pour la sécurité dans les ambulances ou les transports en commun. Deuxièmement, les appareils ne prennent pas encore en charge toutes les capacités de la 5G. Nous retiendrons cependant une chose : ce projet nous a beaucoup appris sur les possibilités qu’offre la 5G en vue d’une société plus sûre. Des clients potentiels attendent même déjà le déploiement de ces projets chez eux."