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L’edge computing est la clé de la latence ultra-faible promise par la 5G. Mais de quoi s’agit-il et en quoi est-il pertinent pour la 5G ? Nous en avons parlé avec Wouter Van Tilborg, Innovation Manager chez Orange.
La 5G se distingue par une architecture de réseau innovante. Elle est donc plus souvent combinée avec d’autres nouvelles technologies, telles que l’edge computing. Nous en avons parlé avec Wouter Van Tilborg, Innovation Manager chez Orange Belgique, et lui avons demandé ce qu’est exactement l’edge computing, pourquoi il est pertinent pour la 5G et quels en sont les principaux défis et applications.
Wouter Van Tilborg : L’edge computing (ou informatique en périphérie) consiste à traiter les données à proximité de la source, c’est-à-dire à la périphérie (edge) du réseau, plutôt que dans des centres de données centraux. Ce principe général se décline de nombreuses manières. L’edge AI, dans le cadre duquel une caméra analyse des images localement au lieu de les envoyer à un centre de données, en est un bon exemple.
Nous élaborons par exemple un cas d’utilisation en collaboration avec Securitas et Robovision, dans lequel des caméras sont installées à proximité de bulles à verre et de conteneurs. L’edge processing permet de réaliser rapidement et localement une analyse des alentours.
Lorsque nous parlons d’edge computing dans le contexte de la 5G, il s’agit essentiellement de rapprocher l’équipement du réseau 5G de l’utilisateur final. La distance entre les antennes et le cœur du réseau 5G, d’une part, et le traitement des données par l’utilisateur final, d’autre part, sont alors réduits. La 5G atteint ainsi une latence ultra-faible.
Wouter Van Tilborg : Une latence ultra-faible correspond à un temps de réponse inférieur à 10 millisecondes. Il s'agit par exemple d'une nécessité pour les machines industrielles qui doivent être immédiatement et automatiquement ajustées d'après les mesures de capteurs sans fil, ou pour un réseau énergétique qui doit immédiatement réagir à un pic de consommation ou de production d'énergie.
Pour maintenir une latence aussi faible, les antennes et le cœur du réseau 5G doivent se situer au même endroit. Dans ce cas, l’opérateur télécom déploie son équipement central 5G dans le centre de données du client.
Wouter Van Tilborg : Si, car il faut pouvoir se conformer à des réglementations telles que NIS-2 (Network and Information Systems, une directive européenne sur la sécurité des réseaux et des systèmes d’information par les opérateurs télécoms). La 5G présente l’avantage que chaque fonction du réseau est virtualisée et fonctionne comme un service autonome. Tous ces services communiquent entre eux via un « bus de messages ». Il est important que cette communication entre les services soit sécurisée de manière suffisamment stricte, et il convient de toujours tendre vers un compromis entre la sécurité et la fonctionnalité.
Wouter Van Tilborg : L’edge AI, la technologie que j’ai mentionnée précédemment, est en train d’émerger. Les caméras sont dotées d’une puissance informatique qui leur permet d’effectuer localement la reconnaissance de plaques minéralogiques, de visages ou d’objets, sans avoir à envoyer les images sur le réseau. En effectuant le traitement localement, on évite un délai supplémentaire sur le réseau, tout en économisant de la bande passante.
Il est toutefois souvent nécessaire d’affiner cette reconnaissance d’images avec des données qui ne sont pas disponibles localement sur cet ordinateur. Pour ce faire, les images doivent être envoyées via le réseau à un serveur dans le cloud, où le modèle d’intelligence artificielle est réentraîné avec ces nouvelles images. La bande passante élevée de la 5G est idéale pour l’envoi de grandes quantités d’images de caméras.
Wouter Van Tilborg : C’est certain. Les opérateurs placent déjà les fonctions du réseau 5G au plus près de l’utilisateur final. L’étape suivante consiste à déployer des applications client sur cette même infrastructure périphérique. Je pense aux applications Push-to-X. Nous travaillons par exemple sur un réseau de communication de sécurité crucial pour la Défense belge, associant edge computing et 5G. Mais la 5G permettra aussi de créer plus d’applications avec l’edge computing pour les modèles d’IA ou les moteurs de flux de travail pour les lunettes de réalité augmentée. Si vous avez déjà investi dans l’infrastructure edge pour garantir l’évolutivité du réseau 5G, vous pouvez la réutiliser pour offrir des applications dans le cadre d’un modèle de services gérés. Nous examinons actuellement ces possibilités.
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